Les moulins à vent de Savennières
Jadis les trois communes des coteaux de Loire et de Maine, Bouchemaine, La Possonnière et Savennières, comptaient une vingtaine de moulins à vents ; une trentaine si on ajoute les quelques moulins en lisière des communes voisines, qui contribuèrent à l’économie de la région. Nous pourrions aussi ajouter les moulins à eau, plus anciens et les moulins bateaux tournant sur la Maine à Ruzebouc (La Pointe). Mais nous ne n’évoquerons ici que les moulins à vent. Les moulins hydrauliques sont plus anciens, dès l’an 900.
Les moulins à vent apparaissent dès le XIIe siècle, en Anjou qui comprenait les deux « provinces » de Normandie et d’Angleterre, appartenant aux Plantagenêt et ne faisant qu’un avec l’empire des descendants des comtes d’Anjou.
À partir du XVe siècle, l’augmentation du nombre de ces moulins suit l’évolution des campagnes.
Au début du XIXe siècle, l’utilisation du moulin à vent et à eau atteint son apogée. Plus d’un millier tournent alors au vent du ciel d’Anjou et 600 tournent à l’eau.
Leur principale activité est la mouture du blé, céréale à la base de toute nourriture pendant des siècles. Cependant, d’autres moulins œuvrent à des fonctions différentes comme écraser le tan et l’écorce de chêne qui devenait de la pâte à papier ; tordre l’huile ; scier le bois et l’ardoise ; déchirer les vieux chiffons ; faire du plâtre. Les moulins-pompes, quant à eux, servent à remonter l’eau pour assécher un ruisseau trop envahissant, ou pour irriguer des terres trop hautes.
Les moulins présentent différentes formes selon leurs catégories techniques : le cavier, le chandelier ou sur pivot, et la tour. Toutefois, le moulin cavier est plus spécifiquement angevin et il fait l’orgueil des molinologues de la région.
A - Moulin cavier : seule tourne la cabine en bois mobile, presque cubique, supportant les ailes et le système d’engrenage que l’on appelle la hucherolle. L’échelle qui sert d’accès joue le rôle de timon. B - Moulin chandelier : construit en bois, il s’oriente de lui-même selon le vent. Il repose sur un socle en bois, formé par deux poutres en croix et par des liens obliques.
C - Moulin tour : constitué d’une tour, surmontée d’une calotte orientable dans le sens du vent, laquelle supporte les ailes fixées à un axe horizontal et orienté par le timon.
C’est à partir du XVIIIe siècle que l’on peut trouver des traces de moulins à vent. Six moulins figurent sur l’inventaire de l’an II (1793-1794 de notre calendrier) ; en 1864, ils sont encore présents sur les carnets de patente. Presque tous les moulins disparaissent au XXe siècle.
Aujourd’hui, quatre moulins existent encore à Savennières.
Le moulin du Gué
On en trouve une trace en 1545 dans un acte de propriété d'une vigne avoisinante, sous le nom de moulin cavier Legay. En 1643, les deux moulins sont dessinés sur un plan et notés moulins augeay. Ce moulin est sans nul doute l’un des plus photographiés car il culmine à 63 mètres au-dessus du bourg de Savennières. Six ou sept cartes postales le montrent avant la première guerre mondiale. Il apparaît sur les cartes avec une paire de meules. Un second moulin situé au Gué apparaît sur les cartes, lui aussi avec une seule paire de meules. Très vétuste, il est démoli en 1867. Il ne subsiste aujourd’hui que la tour du cavier imbriquée dans les maisons.
Le moulin du Plussin
On trouve la trace de ce moulin dès la fin du XVIIIe siècle sur les cartes et cadastres. Il n’a jamais été modernisé et a gardé ses ailes à toile jusque dans les années 1950. Sa toiture et la menuiserie extérieure ont été restaurées en 2007. Il est l’un des plus beaux moulins tours des bords de Loire.
Le moulin de la Petite Roche
Le moulin cavier de la Petite Roche est le type même de petit moulin à toile dont l’origine remonte au XVIe siècle, son proche voisin à chandelier apparaît dans les textes à partir de la Révolution. Un plan de construction de la voie ferrée établi en 1848 présente une surélévation circulaire en tertre, renforcée d’environ 1,60 m, avec une tourelle.
C’est un moulin artisanal à une seule paire de meules.
Ces petits moulins ne répondaient qu’aux besoins d’un seul meunier et sa famille, contrairement aux autres moulins. La Petite Roche est probablement l’un des plus anciens, bâti au XVIIe siècle. Il faisait partie du domaine du Fresne et a bénéficié de plusieurs restaurations, grâce à son propriétaire et aux soutiens des Amis des Moulins d’Anjou et de la Fondation du Patrimoine.
Le moulin de Beaupreau
Ce moulin a été rénové et accueille une chambre d’hôtes.